«La Part des anges», exposition «L’art dans les chapelles», Chapelle de Notre Dame du Moustoir, Malguénac, 2013-2014
Porche de la Part des anges, Oeuvre pérenne acquise par la municipalité suite à l’exposition «L’art dans les chapelles», porche en inox, 230 x 120 cm.
Crédits photos : Stéphane Cuisset

Dans les deux transepts : Chancel constitué d’un ensemble de chutes de tôles pvc & acier montés sur des rails coulissants.
Dans la Nef : 8 champignons posés au sol (purges Pvc). 

Chancel, corniches, rails, découpes laser inox, acier, alu, dibond, divers traitements de surface (peinture epoxy, aspect métal brut et ciré, peinture anti rouille), rivets pop, lettres dibond, purges plastiques, 2013 & 2014.

«La part des anges»

C’est dans la chapelle à la lisière de la forêt que sont posés, pour un temps, quelques restes de production industrielle environnante. Ce sont des matériaux en instance de recyclage, ils doivent repasser par une forme liquide avant d’être encore une fois usinés. Pour l’instant ils sont là, portant la forme en négatif de ce qui fut utile, c’est leur moment de pause suite au tumulte de leur transformation. La matière inutile, juste esthétique, indispensable. Dans cette attente, Sylvie Ruaulx, les regarde, les choisit, les emprunte, les assemble et nous les montre, c’est son travail. Elle intervient peu sur ces formes produites par le hasard, guère plus sur la couleur qui est celle des matériaux et de leur industrialisation. C’est une mise en scène comme une mise à voir pour que chacun fasse le chemin de ses émotions. Sylvie Ruaulx choisit les chutes industrielles comme matière première parce qu’elles n’ont pas d’autre valeur que leur poids, elle les emprunte parce qu’elle considère son action comme un cycle de transformation, elle les assemble parce qu’elle veut jouer de toutes les interactions possibles de ces formes. Ces actions sont d’abord d’ordre économique et sociale, elles participent de la même activité que l’industrie, c’est un principe de réalité auquel elle tient avant de poser les hypothèses artistiques. Les squelettes de découpe laser sont suspendus sur des glissières en guise de chancels pour les transepts et de portail pour la nef. La proposition est un passage à emprunter, cela peut nous transformer comme toute rencontre entre la beauté et la raison. Je vois là les dépouilles du travail des hommes, l’offrande de l’inutile, la sublimation du presque rien. L’expérience se prolonge au sol avec des purges plastiques comme d’immenses champignons noirs, fruits de l’humidité et de l’abandon. Ils nous attendent, ils sont là depuis longtemps. La part des anges, c’est la partie du volume d’un alcool qui s’évapore pendant son vieillissement en fût. »  
Christine Chupoz, 2013