Un loir dans le moteur 

C’est un tableau au sens classique du terme, une peinture animale réalisée par des Loirs sur une pièce automobile. Ces nuisibles se sont immiscés dans la voiture en stationnement pour grignoter le feutre de l’isolant phonique du capot moteur. Cette peinture s’est sans doute faite la nuit lorsque tout le monde dort. Cherchant la chaleur, ont-ils été surpris ? En tout état de cause, la trace de leur visite se trouve désormais au centre de l’habitacle. Leurs petites griffes ont trouées l’enveloppe en feutre noir et atteint la mousse jaune isolante. Un geste circonscrit dans l’espace produisant une composition à point central. Le cœur de l’objet ainsi ouvert, désossé, anime les contours symétriques irréguliers et géométriques du support. La découpe du panneau isolant a été réalisée avec des procédés industriels de découpe laser faisant deviner la forme à épouser. C’est la « marie louise »  en bois  peinte au couleur des incrustations télévisuelles qui met en relief la production animale et les formes industrielles. 

Flux souterrain

Une forme noire de taille imposante, dont on décerne difficilement l’usage initial est posée sur un socle vert incrust. C’est un « regard » issu de l’entreprise La française des plastiques (LFP) et dont la fonction est pouvoir regarder dedans ou de modifier la direction des canalisations d’un système d’assainissement (eau potable, eaux usées, électricité, gaz, fibres optiques.) Généralement ensevelis, ces formes nous sont étrangères. Et pourtant cet accessoire « CR6 à double parois à structure annelée, en polyéthylène haute densité destinés à véhiculer sans pression des eaux pluviales et industrielles » se retrouve posé sur un socle cylindrique dont la couleur vert incrust le met en lévitation.