FILM 38:20
Production Les Ateliers des Arques
Extrait du film « Edifice u labeur à la sauvage grandeur »
Je n’invente rien, je ne voudrais que ramasser et assembler une chose puis une autre, montrer le travail des autres, m’émerveiller de ce qui existe déjà et à quoi bon rajouter des objets au monde.
L’industrie, la grande discrète cache les négatifs de sa production… je les ramasse comme si je frôlais l’âme du travail la part inutile du matériaux en devient mon hymne
dans une nature presque intouchée, là où l’industrie a quitté cette image depuis longtemps
je sillonne méthodiquement les environs, butinage in situ, au fil des jours, dérive dans le paysage, se laisser aller dans les descentes et reprendre son souffle dans les montées rouler sur un débris, un tout petit rien le laisser se coller à l’aimant Perdue dans un paysage nouveau, avec des situations inconnues, Je me glisse cette image avec un projet grandiose aussi peu rentable que possible Du fer on en a assez depuis tout ce temps, il y en a au fonds des bois, aux bords des cours d’eau, dans des vieilles granges, peut être même aux bords du chemin …. et puisqu’il se fait en marchant, c’est cela que je vais glaner avec des aimants – La quête est incertaine, mais la pensée est en mouvement.
Que trouverais-je au bout de mes aimants … de vieux clous tordus et rouillés dont la valeur ne vaux pas de les redresser, des rondelles échappées, des boulons dévissés en chemin, peut être quelques capsules de bière…
je n’en sais rien, on verra bien ou rien .
Mon action sera dérisoire mais activera, je l’espère, un enchantement de la décroissance.
Chemin faisant, ma carriole se remplira du métal oublié, mon balai magnétique viendra parfaire la récupération aux abords des chantiers, voir éviter quelques crevaisons et modestement augmenter les prochaines fontes.
Christine Chupoz, Sylvie Ruaulx, Gérard Danglade
exposition « Le chemin se fait en marchant »
Ateliers des Arques
2022
Crédits photos Nelly Blaya