2022
Sculpture en gaines de ventilation Ceretti/Lindab
Chapeau de cheminée, brosse industrielle, paratonnerre en zinc
C’est quoi cette fumisterie ?
En effet c’est bien du gainage de chauffage ou de climatisation, d’ailleurs dans cet été torride, beaucoup viennent ici pour plus de fraîcheur.
Mais cette machine, dont les formes sont habituellement rangées dans les habillages architecturaux, est orpheline, elle ne ventile rien, elle est là pour la beauté du geste, pour briller au soleil.
C’est la beauté cachée du travail des hommes et des femmes, le secret des mains de l’industrie ceux que l’on ne voit pas et qui veut se donner au grand jour dans l’éclat de leur contemporanéité.
FLUX s’est posé sur l’esplanade de Mers-les bains à quelques mètres de la borne qui marque la limite entre les deux communes, Mers les Bains et Le Tréport, entre deux départements, La Somme (80350) et la Seine Maritime (76260), entre deux régions la Normandie et les Hauts-de-France. Sa situation est une articulation géographique mais aussi historique.
Dans un site remarquable, rappelant le début de l’ère industrielle, FLUX est face aux villas de la « Belle Époque », celles de l’impressionnisme.
Et on se rappelle… parmi les premiers tableaux de Claude Monet (1840-1926), c’est le train entrant en gare Saint Lazare (1877). Ce train qui permit la construction des villas du front de mer (gare du Tréport 1872). Entre la gare d’Amiens (1955) et la ville du Havre, toutes deux reconstruites par les frères Perret (1874-1954), furent précurseurs de la VMC (1946) avec leurs conduits d’aération placés au centre des constructions.
Tiens, la VMC comme possible beauté ? !
N’ayons pas peur de notre présent et enchantons notre décroissance nécessaire en créant avec les matériaux de notre époque.
Cette proposition ne durera que le temps d’un été, puis dans un enterrement joyeux et chaloupé (23-09-2022) rejoindra le stock du ferrailleur afin de poursuivre son chemin de recyclage.
Christine Chupoz, 2022